Comme chaque année, la marche-retraite pour les 20 à 35 ans organisé par la famille spirituelle Charles de Foucauld a été une grande joie pour chaque participant. En 2013 ça a eu lieu en Ardèche du 3 au 10 août. Il s’y passe de si belles choses dans les cœurs de chacun et le Seigneur était cette 21ème personne à nous accompagner. Lisez des témoignages de deux participants, Elodie et Tahiry. Regardez cette espace pour les informations sur la marche-retraite de 2014…

« Comme Charles de Foucauld, marche avec ton Dieu »… c’est ce thème avec la belle phrase de Michée 6, 8 qui nous a mis en route cette année sur les sentiers et montagnes d’Ardèche avec un groupe de 14 jeunes d’horizons très différents mais avec ce même désir de vivre en marchant une rencontre privilégiée avec le Seigneur et aussi de mieux connaître Charles de Foucauld. Nous avons marché chaque jour avec un personnage biblique qui nous accompagnait et façonnait en nous une attitude intérieure…. Marcher c’est quitter, avec Abraham, marcher c’est écouter avec Jonas, marcher c’est faire confiance, avec Ruth…. Etc…une belle occasion de plonger un peu plus (voir pour certains de découvrir pour la première fois) dans l’histoire biblique et d’accueillir la résonance avec notre propre histoire.

Marcher c’est faire l’expérience de se laisser conduire par la Parole de Dieu et aussi se laisser conduire concrètement par des sentiers inconnus, accepter les détours, les coupures à travers champs, les montées éprouvantes, le temps incertain et orageux… déplacements extérieurs qui entraînent aussi des déplacements intérieurs et petits combats pour consentir au chemin tel qu’il se présente avec les aléas et aussi les joies…

Car marcher, c’est aussi goûter la bienveillance de Dieu qui prend soin de nous de manière toute particulière à travers les surprises et toutes ces personnes qui nous ont ouvert leurs portes et leurs cœurs, c’est goûter la joie d’être à l’abri dans une Eglise, un garage ou une salle quand la pluie tombe à saut… goûter aussi le cadeau d’un café ou d’un thé qui nous rejoint de manière tout à fait inattendue !

Marcher c’est chanter…ce qui m’a beaucoup impressionnée cette année c’est la beauté des voix qui semblaient être accordées dès le début et former comme naturellement une chorale et nous mettre en communion entre nous et avec la nature La marche au cœur de celle-ci nous éveillait tout particulièrement à la louange et la beauté des chants nous a portés, dynamisés et ouverts à l’infiniment grand et l’infiniment petit de la création… et il est bon de se sentir petits au cœur de ces grands espaces, petits mais confiants… les jeunes nous ont fait remarquer avec humour que nous utilisions (surtout Gabriel) souvent le mot « petit » dans notre expression : « une petite sieste, un petit détour, une petite histoire, une petite tisane…. »… ce n’est pas pour rien que nous sommes « petits frères et petites sœurs !

Marcher c’est aussi prendre en compte l’originalité, le caractère, le rythme et les centres d’intérêt de chacun avec pour défi d’avancer ensemble… une belle fraternité s’est tissée au cours de la semaine à travers tous ces signes d’attention, ces coups de mains et soutien mutuels surtout envers les plus fragiles d’entre nous… et c’est beau de voir comment ce « marcher ensemble » qui n’était pas gagné au début (environ ¾ d’heure d’écart entre les premiers et derniers ) s’est fait progressivement comme naturellement au cours de la semaine, les uns acceptant de ralentir le pas et les autres de le presser ou de ne pas tant s’attarder en route…

Marcher en silence, marcher en partageant, marcher en chantant, marcher aussi en portant le St Sacrement, marcher seul, marcher devant, marcher derrière, marcher péniblement ou marcher facilement… l’important c’est d’avancer pas à pas et de discerner chemin faisant, la présence de Dieu, du Christ, nous rejoignant sur nos chemins d’humanité, le découvrir « marchant avec nous », apprendre à « marcher avec Lui » par tous les temps, même les orages…

C’est toujours une joie pour moi de vivre ce temps de service à la fois matériel et spirituel et d’apprendre chaque fois un peu plus à le vivre dans l’attitude intérieure de Marie, joie aussi de pouvoir donner à d’autres ce que j’ai reçu de notre belle spiritualité qui a bien sa place et sa spécificité dans l’Eglise… la vie et le message de frère Charles continue à faire écho dans le cœur des jeunes de notre temps qui ont « soif d’une terre nouvelle »

Le mot « salut » a continué à m’habiter pendant ces jours de marche qui m’ont mis en communion avec tous ceux qui marchent sans l’avoir choisi, contraints de quitter leur terre et d’avancer dans l’inconnu… eux aussi avec cette « soif d’une terre nouvelle ».

Que l’Esprit vous garde le cœur ouvert et éveillé pour vous laisser conduire avec confiance sur les chemins qu’Il vous ouvrira pour que le règne ne Dieu vienne, advienne… Il marche avec nous et ne nous lâchera pas !

Elodie

« Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! », Saint Matthieu 17, 1-9

Cette parole d’Évangile dit ce que j’ai vécu durant la marche en montagne ardéchoise à la rencontre de Dieu. Oui combien, il est heureux d’accueillir tant de rencontres. Rencontres de paysages, de cultures, de pèlerins…Chaque visage m’a témoigné de l’existence d’hommes et de femmes pétris d’histoires. Ces histoires ont été, je le souhaite, éclairées par les Écritures Saintes reçues au cours de la marche.

L’audace d’Abraham de quitter son pays par un simple « oui » à Dieu, l’écoute de Jonas, le don personnel de Ruth, le courage retrouvé d’Elie et le fiat de Marie illuminée par l’Esprit Saint, éclairent désormais ce que l’intelligence ne peut pas savoir. Accompagnées du témoignage de vie donnée du Bienheureux Charles de Foucauld, les Écritures Saintes nous ont révélé les œuvres de Dieu dans nos vies. Grâce au silence vécu tout le long de la route, la Parole de Dieu a reçu notre écoute. Grâce au silence nous avons une rencontré Jésus lors de l’adoration Eucharistique. Oui Jésus était là, Il est là et Il sera toujours là.

Alors un chant me revient à l’esprit en relisant cette marche avec Dieu sur les pas de Charles de Foucauld :

« Quelle est longue la route, Celle qui va vers Toi
Quelle est sure la route, Quand la route c’est Toi.
Pour redonner la joie et la confiance en soi, Il a suffi d’un pas
Et ce pas c’était Toi Jésus ».

 Tahiry